Mt 9, 35 -10,4, Priez le maître de la moisson
La mission prend son départ humain dans le cœur du Christ ému de pitié pour les foules harassées et prostrées, comme des brebis sans berger.
Jésus appelle des apôtres
L’évangéliste Matthieu présente Jésus comme un maître, le missionnaire par excellence, il parcourait toutes les villes et les villages et il enseignait. Les miracles qui précèdent ce passage d’évangile annoncent les signes du Royaume, mais celui-ci doit être annoncé en tous lieux. Seul, Jésus n’a pu suffire à la tâche, il lui a fallu des collaborateurs, des apôtres.
Matthieu unit l’appel et l’envoi en mission : « Ces douze, Jésus les envoya en mission »(10,5). Nous-mêmes ne sommes-nous pas appelés pour témoigner et porter du fruit ? La moisson c’est l’heure du fruit, Jésus nous invite à le suivre, à nous attacher à sa personne et à sa mission. Il sera cause de dissensions, la suite du récit nous le dira. Le message du Christ : sa Parole, sa mort et sa résurrection obéissent à cette règle.
La moisson est abondante
Cette parole marque une étape de gestation et de croissance. Ne nous appelle t-elle pas à nous mobiliser ? Chrétiens, aujourd’hui nous sommes l’Église édifiée sur les apôtres, disciples rassemblés autour de Jésus. Nous sommes invités à prendre l’attitude de ses disciples. Avec eux nous recevons la mission d’annoncer la Bonne Nouvelle aux extrémités du monde. Comment marchons-nous aujourd’hui à leur suite sur les chemins de la mission ? L’Esprit Saint, qu’ils ont reçu à la Pentecôte, ne nous y précède-t-il pas nous aussi ? L’impression d’échec peut nous guetter parfois, mais la mission serait-elle notre œuvre ? Cela nous invite à l’abandonner au maître de la moisson et à nous en remettre à l’Esprit.
Les ouvriers sont peu nombreux
Par notre engagement dans la vie religieuse apostolique Sœurs, Frères, nous sommes envoyés dans les villages, en communauté et en congrégation, pour témoigner de l’amour de Dieu parmi les ruraux. Les foules harassées et prostrées sont à notre porte, les pauvretés humaines et les soifs spirituelles envahissent notre monde, et les ouvriers sont peu nombreux.
Que le Dieu d’amour envoie des ouvriers, laïcs, religieux, prêtres à sa moisson, qu’il suscite des apôtres. Que nous travaillions de toutes nos forces à faire mûrir le Royaume dans la pâte de ce monde et désirions son avènement.
Le Seigneur a voulu guider son peuple par des pasteurs, en cette année sacerdotale demandons-lui, par l’intercession du Saint Curé d’Ars, des Saints Pierre et Paul, de susciter aujourd’hui dans l’Église les prêtres dont le monde a besoin.
Sœur Rachel VERMEERSCH
Prieuré Ste Solange, Le Châtelet (Cher)
Chronique n°251, Juin 2010