Mt 20,4. Allez à ma vigne
La présence des vignobles est le signe que la bénédiction de Dieu n’a pas été détruite par le péché d’Adam. Dieu promet et donne à son peuple une terre riche en vignes.
Dans le Nouveau Testament, le Christ se compare au cep dont nous sommes les sarments. La vigne véritable, c’est le Christ et son Église. Tous les membres sont en communion avec Lui. A cette communion, tous les hommes sont appelés : Si tu veux, viens et suis-moi (Mt 19, 21). Pour que la vigne porte un fruit qui fera la joie de l’homme et la gloire de Dieu, nous sommes invités à y collaborer dans le service de nos frères tout au long de notre vie.
Serais-tu jaloux parce que je suis bon ?
La parabole que nous propose l’évangéliste Matthieu dans son vingtième chapitre nous fait percevoir la gratuité et l’humanité de ce propriétaire qui embauche des ouvriers à sa vigne. De bon matin, il convient avec eux du salaire d’une journée : un denier. A plusieurs reprises dans la journée il va embaucher d’autres ouvriers et leur promet un salaire équitable. Ce qui retient principalement mon attention, c’est le moment où chacun reçoit son salaire, à la fin de la journée. Volontairement, le propriétaire demande à son intendant de commencer par ceux qui n’ont travaillé qu’une heure : ils reçoivent un denier. Ceux qui ont travaillé toute la journée et porté le poids du jour et de la chaleur s’attendent à recevoir davantage. A la surprise générale, ils reçoivent aussi un denier ! S’adressant à l’un d’eux qui murmure en recevant le denier prévu, le propriétaire lui dit : Mon ami, prends ce qui te revient ; serais-tu jaloux parce que je suis bon ? (Mt 20,15)
Tous sollicités
Par ce geste, le maître de la vigne montre qu’il ne se réfère pas seulement au travail réalisé mais qu’il est attentif aux besoins de la personne, de sa famille et de son entourage. Le travail est alors vu comme un service permettant de participer à ces besoins et à l’oeuvre de la création. Le témoignage de ce propriétaire nous révèle un aspect du Royaume : Tous, par nos engagements professionnels et familiaux, dans la société, dans l’Église, nous sommes sollicités à participer à sa réalisation. Certains découvrent très tôt l’appel du Seigneur, d’autres le découvriront dans les diverses étapes de leur vie. Mais tous sont appelés à accueillir ce don gratuit du Seigneur pour le Royaume déjà là au milieu de vous (Luc 17, 20).
Un grand champ à moissonner,une vigne à vendanger,
Dieu appelle maintenant pour sa récolte,
Dieu appelle maintenant ses ouvriers.
Frère Gabriel DUDIT
Prieuré Saint Dominique
Saint-Sulpice (Tarn)
Chronique n° 244, Septembre 2008
* D'autres info sur le thème, la vigne dans la Bible, sur notre site : arbres et plantes de la Bible