Bénis le Seigneur. Ps 104
Qui de nous n’a pas été sensible à la beauté d’un arbre en fleurs, d’une forêt automnale, d’un ciel étoilé, d’un soleil couchant ? Ouvrons le livre des psaumes. Des hommes et des femmes du peuple juif ont exprimé et chanté devant Dieu leurs sentiments profonds. Douleurs, révoltes ou espoirs : ce sont les psaumes de supplication ; admiration, émerveillement, gratitude : ce sont les psaumes de louange. Leur premier motif de bénédiction est la reconnaissance de l’action de Dieu dans la création et dans l’histoire. Dieu est reconnu comme le créateur. Si la création est ainsi chantée, c’est qu’elle apparaît comme une image, un exemple de sa puissance, de sa fidélité.
Le psaume 104 (103) est proche des deux premiers chapitres du Livre de la Genèse. Il décrit l’acte créateur comme étant celui qui se continue dans un présent toujours renouvelé, instant après instant. Dieu est à l’oeuvre, actif. Quand nous prions avec ce psaume, laissons monter notre admiration pour ce mouvement créateur et son jaillissement continuel : Seigneur mon Dieu tu es si grand comme une tenture tu déploies les cieux tu as donné son assise à la terre dans les ravins tu fais jaillir les sources.
Ouvrons les yeux de notre coeur. Laissons-nous attendrir par cette sollicitude de Dieu. Rien n’est laissé au hasard. Tout a un sens. L’eau abreuve les bêtes des champs, l’âne sauvage. Elle couvre même les montagnes, des sources jaillissent. Les animaux : ceux qui nichent dans les arbres et d’autres, vivant sur les hautes montagnes, dans la forêt, dans l’immensité de la mer. La lune qui marque le temps et le soleil qui permet à l’homme de sortir pour son travail. De la terre il tire son pain, le vin, l’huile. Il y a une relation entre les créatures et leur créateur : Ils espèrent de toi... ils ramassent... ils sont comblés !
Ouvrons, élevons nos mains, respirons à pleins poumons pour dire : Quelle profusion dans tes oeuvres, Seigneur. Tout cela ta sagesse l’a fait ! Oui, quelle profusion ! La gratuité, la beauté aux différentes facettes : une fleur, un oiseau, un paysage, un visage d’enfant, un regard pacifié. Quel fourmillement, depuis la petite graine jusqu’aux minéraux que l’homme travaille pour en découvrir les secrets ; jusqu’à la terre elle-même, avec pierres et rochers que l’homme modèle pour en faire des espaces cultivables, des maisons, des routes.
Beauté qui nous relie les uns aux autres, nous fait grandir les uns par les autres lorsque nous travaillons à rendre la vie plus belle. Du plus profond de nous, redisons le verset : Bénis le Seigneur, ô mon âme ! Je veux chanter au Seigneur tant que je vis (v. 32, 33). Oui, cela est possible dans toute situation : les temps libres, les fins de semaine, le temps des vacances, peuvent être des temps plus propices à cette contemplation.
Soeur Honorine FERRAND
Chronique n° 239, Juin 2007